L’opéra Kát’a Kabanová, composé par Leoš Janáček, explore les thèmes du désespoir, de l’amour et de la lutte pour la liberté dans un cadre tragique. Cette œuvre raconte l’histoire de Kát’a, une femme piégée dans un mariage sans amour et confrontée à des désirs inassouvis. La production présentée par le Komische Oper de Berlin, mise en scène par Jetske Mijnssen, transforme le drame en une expérience claustrophobique, soulignant la détresse psychologique de la protagoniste.
Une mise en scène poignante et immersive
La mise en scène de Mijnssen se concentre sur l’univers intérieur de Kát’a, enfermant le drame dans une pièce unique qui se replie sur elle-même, renforçant la sensation d’isolement. Les murs de ce décor, « aussi fortuits qu’imaginaires », créent un environnement étouffant où Kát’a est progressivement acculée à l’angoisse et à la désespoir. Cette approche, bien que « claustrophobique », illustre puissamment la spirale tragique de Kát’a qui, piégée, finit par perdre la raison et se donne la mort. L’absence d’espaces extérieurs, notamment du jardin des rencontres amoureuses et de la majestueuse Volga, contribue à l’angoisse et à l’intensité dramatique de la production.
Doris Lamprecht : La belle-mère acariâtre incarnée avec brio
Dans cette production, Doris Lamprecht interprète le rôle de Kabanika, la belle-mère de Kát’a. Son « timbre rauque » et sa présence scénique marquent un tournant dans la représentation, donnant vie à un personnage complexe et nuancé. Lamprecht « se régale en Kabanika », dépeignant une femme autoritaire dont le caractère acariâtre est parfaitement rendu grâce à sa projection et à son engagement sur scène. Son interprétation ajoute une profondeur et une couleur unique à l’œuvre, soulignant les tensions familiales qui pèsent sur Kát’a.
Des critiques élogieuses pour une production mémorable
La production a reçu des critiques mitigées concernant son exécution orchestrale et sa direction d’acteurs. Cependant, l’interprétation de Doris Lamprecht a été saluée par Yannick Boussaert : « Son timbre rauque croque d’emblée la belle-mère acariâtre », un compliment qui reflète son talent indéniable. Même dans un contexte où la distribution est dominée par des interprètes masculins, son interprétation s’est démarquée, capturant l’attention des spectateurs. Sa performance, en combinaison avec une mise en scène immersive, a permis de transcender les limites de l’opéra traditionnel.
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