L’opéra Faust de Charles Gounod, inspiré de la légende du même nom, est l’une des œuvres les plus emblématiques du répertoire lyrique français. Créé en 1859, il raconte l’histoire de Faust, un homme vieillissant qui, pour retrouver sa jeunesse, passe un pacte avec Méphistophélès, vendant ainsi son âme au diable. Cette œuvre mêle amour, tragédie et philosophie, avec une musique à la fois puissante et élégante qui reflète les tourments des personnages. En 2015, l’Opéra Bastille proposait une reprise de cette œuvre, avec une mise en scène de Jean-Romain Vesperini, qui a choisi de transporter l’action dans les années 1930, une période marquée par les bouleversements politiques et économiques.
Une mise en scène aux idées prometteuses
La nouvelle mise en scène de Faust par Jean-Romain Vesperini, bien que peu conventionnelle, propose des idées intéressantes, notamment celle de présenter l’œuvre comme une vision des dernières pensées de Faust après avoir ingéré un poison. Cette approche, qui invite à une réflexion sur l’ambiguïté du livret, apporte une dimension nouvelle au récit classique. Les décors majestueux, signés Johan Engels, apportent une certaine grandeur à la production, créant un cadre visuel saisissant. Si certains spectateurs ont noté un manque d’intensité dans l’action, il est indéniable que la mise en scène incite à la contemplation et à l’interprétation personnelle.
Doris Lamprecht : une Dame Marthe pleine de malice
Dans cet univers scénique, Doris Lamprecht brille dans le rôle de Dame Marthe. Ce personnage, souvent considéré comme secondaire, est transformé par son interprétation en une figure pétillante et pleine de caractère. Lamprecht parvient à captiver le public avec sa présence scénique et son sens de l’humour, apportant une légèreté bienvenue à la production. Son duo comique avec Méphistophélès, incarné par Ildar Abdrazakov, est l’un des moments mémorables de la soirée, alliant complicité et éclat. Sa performance est mise en lumière par l’observation que “Doris Lamprecht… donne tout son sel au duo comique qu’elle forme avec le diable.” Grâce à sa maîtrise et à son engagement, Lamprecht fait de Dame Marthe une interprète inoubliable, ajoutant ainsi une dimension unique à l’œuvre.
Une distribution vocale contrastée mais inspirante
La distribution vocale de cette production de Faust présente des moments forts et inspirants. Piotr Beczala, dans le rôle-titre, offre une performance charmante, bien que son français demande parfois à être plus naturel. Krassimira Stoyanova, en Marguerite, éblouit par son soprano riche et expressif, réussissant à insuffler une nouvelle vie à son célèbre air « Ah ! Je ris de me voir si belle ». Jean-François Lapointe, en Valentin, impressionne par sa diction impeccable et son engagement scénique, déclenchant des applaudissements chaleureux après son air. Anaïk Morel, dans le rôle de Siebel, et Doris Lamprecht, en Dame Marthe, apportent également une fraîcheur bienvenue, offrant des performances marquées par leur justesse et leur belle projection.
Un Faust sans coupures sous la direction de Michel Plasson
La direction musicale de Michel Plasson est un autre atout majeur de cette production. Reconnu pour sa maîtrise du répertoire français, il met en valeur les couleurs orchestrales de Gounod avec une sensibilité admirable. Son choix de diriger Faust sans coupures est particulièrement apprécié, permettant ainsi au public d’entendre l’œuvre dans son intégralité et de savourer sa richesse musicale. Les nuances de son orchestre, même si elles pourraient bénéficier d’un peu plus de tranchant, créent une atmosphère immersive et captivante tout au long de la représentation.
Pour découvrir d’autres rôles interprétés par Doris Lamprecht, consultez son répertoire ou découvrez les prochains événements dans son agenda.
Pour lire l’article complet de ForumOpera, cliquez ici.